Dont l’auteur est notre collègue, membre honoraire de la SVMS, Denis Magliocco

Du grec meta, le préfixe qualifiant cet essai définit et privilégie ce que la musique contient déjà dans son expression originelle et qu’il s’agit de ramener à la conscience: la communion d’une expérience physique et spirituelle qui projette l’être et sa nature au-delà des premiers degrés de perception, en des plans de connaissance qui dépassent les dimensions ludiques, utilitaristes et fonctionnelles de cet art. Qu’y a-t-il au-delà des implications culturelles et acoustiques de la musique? Cette quête des réponses à cette vaste question a déterminé le cheminement choisi par l’auteur pour emmener le lecteur au cœur du pouvoir édificateur de la musique. Son intérêt pour l’éducation, la musique, l’art et la culture est focalisé sur l’essence commune qui les anime, laquelle s’avère seule apte à relier. Au-delà des dogmes, il lui paraît plus enrichissant de se mettre en communion avec l’esprit animant les faits religieux plutôt qu’avec les religions en particulier. Affranchi du choix qui induit l’exclusion et la division, son itinéraire évolue en marge de tout sectarisme. Intégrant les phénoménologies antagonistes, il expérimente l’Un par une éducation musicale qui privilégie l’oreille et la voix (aurale-orale). Afin de lever toute ambiguïté, Denis Magliocco précise qu’en penseur libre, apolitique et aconfessionnel mais ouvert à tous les domaines de la connaissance — y compris ceux inhérents à l’irrationnel et à la spiritualité —, il n’adhère à aucune mouvance idéologique. Discursive et de ce fait formellement limitée, la pensée exposée dans son essai n’en constitue pas moins un corpus ouvert. Aussi ne saurait-elle faire l’objet d’une méthode. Les hypothèses et thèses consignées l’ont été aux lumières subjectives de filtres personnels. Rien ne saurait remplacer l’expérience et la réflexion du lecteur. Étant donné le caractère quasi universel de la plupart des thèmes abordés sur les plans historique, culturel, artistique et musicologique, l’auteur ne se sentait plus le droit de confiner l’indicible radiance du Sol guidonien — en référence à Guido d’Arezzo (XIe siècle) — dans les seuls arcanes de son enseignement.

Vivre la musique et partager sa réalité sensible avec de jeunes élèves et des adolescents implique de la créativité et de la recherche. En quête d’une transmission des savoirs par une pédagogie active (synthèse de plusieurs méthodes dont notamment Orffschulwerk, Jaques-Dalcroze et Zoltan Kodály), Denis Magliocco privilégia dans le cadre de ses activités pédagogiques la musique vivante dont témoignent de nombreux enregistrements inédits réalisés en milieu scolaire.

De 1970 à 1983, en qualité d’instituteur généraliste, il enseigna aussi bien dans les classes enfantines que dans tous les degrés de l’enseignement primaire. De 1983 à 2010, suite à sa post-formation musicale, il pratiqua son art de prédilection avec des adolescents. De 1993 à 2000, il fut également responsable de la formation musicale et didactique des instituteurs qui aspiraient à l’enseignement de cette discipline artistique dans tous les degrés des classes secondaires.

Alliant plusieurs domaines focalisés sur l’art et la santé, il eut l’occasion d’exposer les fruits de ses recherches et de son expérience lors, d’une part, des rencontres annuelles organisées pour les maîtres de musique de son collège dont il a été le «chef de file» pendant plus de trente ans et, d’autre part, lors des deux premiers congrès internationaux Chanter la Vie. Dès 2010, afin d’élargir le champ de ses connaissances et ses activités dans le domaine de la santé, il intégra deux formations en thérapies alternatives — avec obtention des diplômes correspondants en 2015.

Association La Muse guidonienne, Lausanne

Alors que certains musiciens en sont venus au cours de leurs études à détester le solfège, nombreux sont aujourd’hui les élèves qui se détournent ultérieurement de la pratique de cet art en invoquant les souffrances infligées par ces exercices déconnectés des réalités sensibles de la musique. Aux lumières originelles de l’héliocentrique Hymne à Saint Jean le Baptiste, l’auteur nous invite à emprunter un itinéraire plus inspirant et gratifiant, lequel réactualise la portée symbolique des noms de notes proposés par Guido d’Arezzo au XIe siècle:

Ut queant laxis, Resonare fibris, Mira gestorum,
Famuli tuorum, Solve polluti, Labii reatum,
Sancte Iohannes.

Au-delà du contexte médiéval, l’ascendance spirituelle de la musique objectivée par la vocalisation non solfégique de ces syllabes concourt à l’édification de celles et ceux qui s’adonnent à la pratique de cet art en accord avec sa symbolique. Donnant du sens à cette option viva voce, se référant à de nombreux exemples musicaux qui corroborent l’intemporelle prégnance du mantra guidonien, plusieurs clefs — chant, audition, lecture facilitée, symboles, couleurs, incidents-miroir et citations — sont proposées dans la perspective de ramener les Muses à l’école (dixit Guido d’Arezzo) et de redonner à l’éducation musicale l’espace qu’elle n’aurait jamais dû concéder aux autres disciplines scolaires.

Texte de l’auteur (4e de couverture)

Lien vers le site de l’éditeur

 

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